Dimanche 10 janvier 2010 à 15:16

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Quatrième de couverture : Samira Bellil est une rescapée. Adolescente, elle a été victime de plusieurs viols collectifs que l'on nomme aujourd'hui des " tournantes ". Rongées par la culpabilité et le dégoût, détruite par l'ostracisme de sa famille et les rumeurs dans son quartier, elle se réfugie dans la drogue et l'alcool. Son témoignage coup de poing dévoile la violence sexuelle qui s'est instituée et banalisée dans des cités et des banlieues où tout se réduit à des rapports de forces et de domination. Dans un tel environnement, la torture que subissent les filles est non seulement physique mais également morale : réputation brisée, honte et humiliation sont leur lot quotidien. Ce livre, qui intervient au terme d'une longue thérapie, est pour elle le moyen de laisser une trace de son histoire et de venir en aide à ses " frangines ", victimes, comme elle, du pire des crimes. Pour briser la loi du silence.

MON AVIS : J'ai lu ce livre deux fois : une fois au lycée lorsque ma prof de français nous avait parlé de cet ouvrage quand on étudiait les biographies et une fois il y a quelques jours parce que je voulais rendre compte de ce livre fabuleux qui m'avait bouleversée la première fois et qui en avait fait mon livre préféré. C'est véritablement une histoire bouleversante. La vie de Samira est tellement dingue ! On se croirait parfois dans un film ! Et bien non ! Tout ceci est la réalité malheureusement ! Comment des parents peuvent savoir que leur fille a été violée en réagissant ainsi ? En la traitant comme une coupable, en ne l'aidant pas à se reconstruire. Le père continue même à l'insulter et à lui donner des coups ! Comment on peut dire qu'une fille a cherché à se faire violer ? Même une fille qui s'habille en pétasse n'a pas à avoir un tel chatiment.Ce livre montre l'injustice. Pourquoi un homme qui a violé plusieurs filles (pour K, il y avait un peu moins de 10 noms) est moins sévérement puni qu'un homme qui a braqué une banque ? K en a eu pour trois misérables années en prison, et Samira elle, a mis plus de 10 ans à se reconstruire. Qu'est ce qui fait que dans les cités, ce soit ce type de loi qui régne : la loi du plus fort. Pourquoi tant de jeunes filles se font violer ? Pire ! Pourquoi personne ne dit rien lorsqu'une fille se fait agresser dans le tram, le RER ou autre ? Ils croient peut-être que c'est un jeu ? Ils ont peur des représailles ? Je suis estomaquée de voir qu'on puisse laisser faire ça en France, même si c'était il y a maintenant plus de 20 ans ! Des personnes qui sont censées représenter la Justice, la Loi, qui se foutent totalement de Samira, qui la considèrent comme coupable, c'est inadmissible. Je sais aussi que beaucoup se sont moqués de Fadela Amara, et de <<Ni putes, ni soumises>>. J'ai lu la postface écrite par Samira. Elle parle de cette association. Et je pense qu'il faut soutenir ce genre d'association, aider les filles victimes de viols à se reconstruire. Je conseille aussi ce magnifique livre à toutes les filles, d'où qu'elles viennent. Surtout si en Français elles ont à parler d'autobiographies ou de biographies. Bref, lisez ce livre qui racontent exactement ce qu'une fille endure alors qu'elle est prise dans la tournante.

Spoiler:
{Samira est une <> des cités, elle vole, elle fugue, elle traine dans la rue. Mais Samira est aussi amoureuse, et est l'ainée d'une famille de 3 enfants - que des filles. Samira est amoureuse de Jaid, une autre caillera de la cité, un gars craint par toutes les bandes. Mais elle c'est sa meuf, et elle se croit protégée. Un soir, après avoir fait l'amour avec Jaid, elle sort, un groupe de potes à Jaid l'interpelle pour une cigarette, confiante elle s'approche. Et l'enfer commence, elle est rouée de coups, mais ouf, K arrive, c'est son sauveur. Il dit aux autres d'arrêter. Elle commence à le remercier, mais, il la bat à son tour, et l'entraine chez lui. Samira se retrouve impuissante, sous les ordres de K. Voilà comment tout a commencé. Mais les horreurs que va connaitre Samira sont loin d'être terminées. Après ce viol en réunion (3 garçons vont la violer ce soir-là), elle se réfugie chez une amie, ose à peine rentrer chez elle où reigne une atmosphère tendue (son père la bat régulièrement). Son histoire va commencer à se savoir, mais elle va passer quelques temps à l'abri, parce que lorsqu'elle sort, elle sera toujours à l'affût du moindre bruit. Elle va alors commencer à porter l'étiquette de <>. Un soir, dans le RER, elle va tomber sur K, et une nouvelle fois, un viol. Les gens vont commencer à réellement la juger "deux fois, mais elle le cherche". Et ce genre de jugement commence à s'insinuer dans son cerveau, la pauvre Samira va alors penser qu'effectivement elle méritait ce qui lui arrivait. Pourtant, Samira a eu une enfance magnifique, elle était dans une famille d'accueil en Belgique. Bien loin de la loi des cités, là-bas elle a connu l'amour de parents etc.. Une enfance normale. Un soir, deux de ses amies qui sont au courant de l'histoire viennent chez elle, et lui demande de porter plainte, révélant ainsi au père de Samira qu'elle a été violée. Celui-ci réagit violemment, et oblige Samira à aller porter plainte. Entre temps, Samira essaie de reconstruire sa vie, elle s'inscrit dans un lycée pour faire des études d'art. Là-bas, elle rencontre Mathieu, à qui elle explique son histoire. Ensemble, ils s'enfuient et vont habiter chez une amie à eux, jusqu'à ce que le père de Mathieu et la mère de Samira les retrouve. C'en est alors fini de la belle histoire de Mathieu et Samira. Le père de Samira refuse qu'elle reste vivre chez eux, et Samira trouve une place en foyer. Un foyer qu'elle adore, et où elle rencontre des gens qui lui font du bien. Mais elle commence à avoir des crises d'épilepsie, et cela perturbe sa petite vie. Elle commence tout doucement à se plonger dans la drogue. Sa mère lui propose de partir en vacances, elle accepte. C'est alors qu'elle est à la plage avec un ami qu'elle va se faire agresser une troisième fois, un troisième choc. Et cette fois-ci les jugements se font plus sévères. Les gens la regardent et elle sent le mépris dans ses yeux, les policiers et même sa mère ne prennent plus ses histoires au sérieux. Le foyer a fermé à son retour, et n'a plus nulle part où aller. Elle va croiser Lyes, un pote qu'elle n'a pas vu depuis longtemps. Et pour la première fois depuis Mathieu, un gars est gentil avec elle et n'essaie pas de la sauter. Elle en tombe alors amoureuse, et il va l'aider à moins galérer dans la rue et va même l'accueillir chez lui. Avec sa famille plus rien ne va, il n'y a que sa mère qui tente de recoller quelque peu les morceaux, mais elle ne comprends pas la souffrance de sa fille. Samira profite que tout le monde parte en vacances pour rentrer chez elle. Elle va prendre des cachets et à l'hôpital où elle se réveille, ils vont parler d'une tentative de suicide. Bref l'été passe, sans soucis, sans grosse galère. Mais les parents de Samira rentrent, et il faut qu'elle reparte en galère. Un jour, elle apprends que tout ce qu'elle a fait ne sert à rien, le procès a eu lieu sans elle. Malgré ça, elle tente de reprendre sa vie en main malgré toutes les déceptions qu'elle a déjà eu. Elle se lance dans différents stages, elle va avoir un appart à elle ! Fini la galère ! Elle va même partir en stage et rencontrer Yanis, un gars de 2 ans de moins qu'elle. Et ils vont profiter ensemble de la durée du stage, mais ils seront alors séparés : elle en Grèce, lui en Crète. En Grèce, elle va rencontrer un gars qui va lui apporter que des embrouilles, il va acheter des choses dans un magasin en compagnie de Samira avec une carte de crédit volée. Adieu son beau stage en tant qu'animatrice. Elle va alors se replier sur soi-même... jusqu'à ce que sa mère lui trouve un autre stage. En danse cette fois. Le moniteur voit sa détresse exprimée par ses crises d'épilepsie et lui conseille de se soigner. Elle va chez son médecin traitant qui lui conseille une nouvelle psy. Et Bingo ! La première séance sera la bonne, et sera le début d'une thérapie de 3 ans environ -si ce n'est plus. Elle aura la possibilité de témoigner chez Jean-Luc Delarue, offre qu'elle va refuser voyant qu'ils ne voulaient que de l'audience, et pas la réalité. Elle va aussi rencontrer un bon avocat, et ensemble, ils vont monter un dossier pour pouvoir avoir un dédommagement financier pour ces viols. Malgré la prescription (le procès ayant lieu plusieurs années auparavant), elle va gagner ce procès ! Mais ça ne lui suffira pas, elle aura besoin d'écrire son livre pour se remettre de toutes ces années de galères.}

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