Jeudi 31 décembre 2009 à 20:41

- Ca a vraiment été terrible ? demanda-t-elle dans un souffle.
D'abord, je crus qu'ils parlaient des Clearwater.
- Pis que tu l'imagines.
- Racontez-moi. Je veux savoir précisément ce qu'il s'est passé après notre départ.
Il y eut une pause, durant laquelle on ouvrit et referma un placard. J'attendis, sur mes gardes.
- Jamais je n'ai eu l'impression d'être aussi inutile, marmonna Charlie lentement. J'étais paumé. La première semaine, j'ai eu peur de devoir l'hospitaliser. Elle refusait de s'alimenter et de boire, elle était prostrée. Gerandy avançait des mots comme catatonie, je l'ai empêcher de l'ausculter. Je craignais que ça ne l'effraie.
- Elle a pourtant fini par sortir de cet état ?
- J'ai demandé à Renée de l'accueillir en Floride. Je ne tenais pas à être celui qui... si elle devait finir dans une clinique ou je ne sais quoi. J'escomptais que la présence de sa mère l'aiderait. J'avais commencé à emballer ses affaires quand elle s'est réveillée de sa transe. Une vraie furie. Je ne l'avais jamais vue dans cet état ! Elle n'est pas du genre colérique, mais là, nom d'un petit bonhomme, elle est devenue enragée, à balancer ses vêtements partout, à hurler que nous n'avions pas le droit de l'obliger à s'en aller, jusqu'à ce qu'elle finisse par éclater en sanglots. Pour moi, c'était une étape décisive, et je n'ai pas insisté pour qu'elle parte... et, au début, elle a paru récupérer...
Il se tut. L'écouter discourir ainsi sur la souffrance que je lui avais infligée était une épreuve.
- Mais...
- Elle est retournée au lycée et au travail; elle mangeait, dormait, faisait ses devoirs. Elle répondait quand on lui posait une question. N'empêche, elle était...vide.
Ses yeux étaient morts. Il y avait aussi certains indices. Elle n'écoutait plus de musique, j'ai trouvé une pile de CD brisés dans la poubelle. Elle ne lisait plus. Elle quittait la pièce quand la télé était allumée, même si elle n'en a jamais été une grande fan. J'ai fini par comprendre... elle évitait tout ce qui était susceptible de raviver le souvenir de ...
son souvenir. Nous pouvions à peine échanger quelques mots. J'avais peur de lâcher une parole malheureuse- elle réagissait à la moindre broutille-, et elle n'entamait pas la conversation, se bornant à réagir si je l'interrogeais. Elle passait son temps seule, elle ne rappelait pas ses amies qui, au bout d'un temps, se sont lassées et n'ont plus téléphoné. C'était la nuit des morts vivants. Je l'entends encore hurler dans son sommeil...
Je le voyais presque frisonner, et je frisonnai moi aussi à l'évocation de cette époque. Il était malin - à aucun moment, je ne l'avais embobiné.
- Je suis tellement désolée, Charlie, marmonna Alice.
- Ce n'est pas ta faute, riposta-t-il sur un ton qui laissait clairement deviner qui il tenait pour responsable. Tu as toujours été une amie très chère pour elle.
- Il me semble qu'elle va mieux, à présent, non ?
- Oui. Depuis qu'elle a commencé à fréquenter Jacob Black, j'ai noté une réelle amélioration. Elle a le visage coloré quand elle rentre à la maison, une lueur dans l'oeil. Elle est moins malheureuse. (Il s'interrompit une seconde, puis reprit d'une voix toute différente.) Il est plus jeune qu'elle d'un an environ. J'ai deviné qu'elle ne pensait à lui qu'en tant qu'ami, mais j'ai le sentiment que leurs relations sont passées à quelque chose de plus sérieux. Du moins, ça en prend la direction.
Extrait de Tentation. Chapitre 17 : Retrouvailles. Stephenie Meyer.

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