Samedi 1er août 2009 à 11:13

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Janvier 2009 : Les professeurs se mettent en grève contre la loi LRU. Ils lancent un appel aux étudiants pour les aider dans la grève. Dès lors, les étudiants mettent en place des Assemblées Générales où seront voté la poursuite de la grève et plus tard, le début du blocage.
Concrétement, comment s'est traduis tout ceci pour les gens qui ne faisaient pas parti du mouvement ?  Tout d'abord, certains cours n'étaient pas assurés, d'autres si, cela dépendait des professeurs grévistes, et non-grévistes. Chaque matin, moi, petite étudiante de LEA, je me levais et prenais le car, dans l'espoir qu'un professeur assurera son cours. Ils n'avaient même pas la politesse de prévenir ! Pire encore, un de nos professeurs qui étaient non-gréviste le mercredi après-midi nous a assuré qu'il serait présent le lendemain matin à 8h00. Nous l'avons attendu devant la salle jusqu'à 8h30, étant donné que ce professeur est toujours en retard. Mais 30 minutes, c'était vraiment trop. Nous l'avons croisé plus tard, devant l'arrêt de tram, il allait à la manifestation. Dès lors que la blocage a été mis en place, c'était beaucoup plus simple. Aucun cours n'était assuré, chacun restait chez soi. A la fin des vacances de Février, ma classe de LEA ainsi que la majorité des étudiants de l'université Jean Monnet sont venus à l'AG. Ainsi chaque semaine, le lundi était notre rendez-vous de l'AG. On attendait patiemment sur notrre chaise (ou assis sur les escaliers, ou encore debout, et certains dehors!) que l'AG se finisse. On écoutait tranquillement les débats répétitifs :
Bloqueurs : "Nous devons continuer le blocage, pour notre avenir, contre cette maudite loi LRU, si cette loi passe, Saint-Etienne mourra au profit de Lyon. Le blocage est notre seule solution, il y a 44 facs bloquées en France, et beaucoup le sont à l'étranger aussi !"
Anti-bloqueurs (Je sais, il faudrait dire "anti-blocage", mais je laisse anti-bloqueurs, vu que c'était devenue une guerre réelle) : "Nous voulons avoir des cours, pouvoir passer nos examens tranquillement ! Vous êtes une minorité, on veut travailler ! Nos diplomes seront moins importants que dans une autre fac qui n'aura pas fait  le blocage. On ne veut pas perdre une année ! Nous avons payer !"

Chaque semaine, on voyait les chiffres des votes : 580 pour le blocage, 340 contre le blocage et 20 absentions. (Environ, les chiffres ne sont pas exacts mais la majorité de bloqueurs était écrasante !) 

20 avril : C'est le jour où le déblocage de la fac a été voté ! Nous sommes donc tous retournés en cours. Mais les AG continuaient de se propager en JO1. Et les gens préféraient aller en cours plutôt que d'aller à des AG... La semaine du 11 mai, le blocage a été revoté par une minorité, ils devaient être environ 500, si ce n'est moins dans l'amphi, et ils ont dû voter le blocage à 300 voix ! Et il s'est passé ce qui est raconté dans la petite BD. Le lundi suivant, un référendum a été mis en place dans la cafétéria de la fac. La question était <<Êtes vous favorable à la tenue des cours et des examens qui permettront de valider le semestre ?>> Une question où la réponse était evidente, même pour les bloqueurs ! Les cours ont donc repris, les examens ont eu lieu. Certaines filières savent déjà ceux qui seront présents l'an prochain ou pas, puisque les rattrapages ont déjà eu lieu, pour d'autres, il faudra attendre septembre !

Je me rends compte que l'article peut paraitre plutôt axé contre les bloqueurs... mais ce n'est pas le cas, je me suis tenue éloignée du mouvement, mais pas des bloqueurs. Quand on me demande ce que j'fais de ma vie, je réponds que je suis à la fac de St Etienne, et directement on va me parler de la grève. Un de mes voisins m'a même dit <<Une minorité de petits cons ont bloqué la fac, les pauvres étudiants ne pouvaient plus aller étudier.>> C'est une des nombreuses réactions qui m'exaspèrent. Je peux encore comprendre ceux que ça énerve de ne pas pouvoir aller en cours, bien que je suis totalement contre les insultes face aux bloqueurs. Mais là, le gars, il est même pas à la fac, ça le concerne en rien du tout... et il se permet de traiter des gens que j'aime de "petits cons"... Non, les bloqueurs ne sont pas des branleurs, du moins pas tout les bloqueurs !


Rajout suite au commentaire de Kaa : Je ne suis pas dans le mouvement, j'ai longuement été contre le blocage, je voulais retourner en cours. Après, les AG m'ont permis de comprendre les revendications des bloqueurs, j'ai commencé à parler aux bloqueurs hors AG. J'dis pas que certains ne sont pas des gros fainéants qui veulent pas aller en cours, ça existe je suis sûre. Mais je pense que certains sont vraiment à fond dans le mouvement. Certains acceptent de recevoir des coups de CRS parce qu'ils sont convaincus que les réformes sont mauvaises pour une petite université de France.

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Par kaa le Lundi 20 juillet 2009 à 15:31
C'est certain qu'il ne faut pas demander deux fois à des étudiants pour qu'ils organisent un blocage ^^
Par Dave le Samedi 1er août 2009 à 18:31
Mmm. J'ai eu cela dans notre lycée aussi. Et après,on catalogue au journal télévisé les jeunes manifestant contre des réformes des casseurs,juste pour une poignée de gens totalement stupide qui profitent de la moindre occasion pour mettre la pagaille. Merci,après l'UMP(donc le gouvernement en place) fait passer les manifestants pacifiques pour des casseurs et enlèvent toute crédibilité à des opinions politiques défendues,qui pourtant sont,à mon simple avis,une bonne cause.
Par le-grand-duduche le Jeudi 11 février 2010 à 10:56
J'aime ta démarche. J'ai été bloqueur sur Montpellier durant ces mouvements en 2009 et j'ai rarement vu des gens aussi ouverts. Je ne demandais pas à ce que tous les anti-blocages se rallient à notre cause non, chacun à sa vision des choses et c'est bien normal. Pour autant, j'ai vu peu de gens s'intéresser à ce mouvement sans stigmatiser les bloqueurs.
Par Nessie-Cullen le Jeudi 11 février 2010 à 19:44
Euuh, oui effectivement, ceux qui ne sont pas bloqueurs sont généralement totalement opposés à ces grèves et donc n'essaient pas d'écouter ce que les autres ont à dire... Maintenant, j'avoue que si une grève se remet en place cette année, je serais dans les premières à prendre position ANTI-blocage. A expliquer que la grève de l'an dernier (durant 3 mois) n'a servi à RIEN, mais en plus nous a fait perdre du temps et des connaissances... Je suis d'accord qu'il y a un message à faire passer, un mécontentement à exprimer... mais la grève n'est pas la solution... surtout si elle n'aboutit à rien. Je ne critiquerais pas le gouvernement en place... je suis trop novice en politique ^^ mais voilà, j'pense qu'ils n'écouteraient pas une nouvelle grève. Ou alors une grève générale par tous, et qui vraiment bloque le pays ! Mais bloquer une petite université ne sert qu'à la pénaliser !
 

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