Vendredi 25 mars 2011 à 23:18

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 Alors qu'une nouvelle ère gagaesque commence, je vous propose de faire un petit point
sur la carrière de Gaga en s'intéressant à ses clips, afin de voir son évolution de
"Just Dance" à "Alejandro", soit un total de 9 clips, tous issus du même album ou de
sa réédition.
 
Just Dance : Mai 2008

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Dire que ça fait déjà 3 ans... Le moins que l'on puisse dire, c'est que "Just Dance"
est le clip le plus banal de la Lady. Des jeunes qui font la fête, dansent, boivent,
se déguisent... un peu vu et revu, non ? Cette vidéo est à l'image de la chanson :
sympa, dansante, mais pas vraiment innovante. Néanmoins on peut d'ores et déjà voir
la marque de fabrique de Gaga dans ce clip : éclair, cheveux blonds platine avec frange,
boule disco, lunettes de soleil, oeil masqué... Peut être est-ce cela qui a fait la 
différence et permis à LG de se faire remarquer. La chorégraphie est très simpliste,
mais les tenues sont déjà intéressantes. Quant au scandale, il pointe le bout de son
nez avec l'image des deux filles qui mangent des spaghetti.
 
Beautiful, Dirty, Rich : Octobre 2008

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Single promotionnel, il n'est jamais passé en radio, et le clip n'est donc pas passé
à la télé. Mais je trouve qu'il est intéressant dans la mesure où il donne de la 
consistance à l'univers Gaga, à son personnage. Le clip ne dure même pas 3 minutes
et pourtant on a le droit à 4 tenues différentes et aucune d'entre elles n'est ordinaires
Gaga fait de la surenchère en terme de positions bizarres, elle est maquillée comme
une voiture volée et n'hésite pas à provoquer en embrassant une statue, brulant, mangeant
et se roulant dans les billets de banque. On retrouve aussi Space Cowboy, qui était 
déjà présent dans "Just Dance". Même si la chanson parle de ses amis New Yorkais,
je pense que LG nous avertit surtout que c'est elle qui est "dirty".
 
Poker Face : Octobre 2008

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Mais c'est bien normal que "BDR" soit passé inaperçu puisque quasi simultanément est
sorti le clip de "Poker Face", alias LE tube qui a propulsé Gaga en haut des charts
dans le monde entier. Les chiens Lava et Rumpus font leur apparition et deviendront
des habitués des clips de LG, et cette dernière applique enfin son fameux "no pants"
notamment dans le refrain. Elle met aussi en avant son collectif d'artistes, la "Haus
of GaGa" en montrant les accessoires qu'ils ont créés pour elle, à savoir le masque
miroir (quand elle sort de la piscine) et les lunettes écran (au début du bridge). 
Même si ce clip n'est pas le plus original qui soit, il dégage quand même quelque chose
d'inédit, avec les effets de lumière et de fumée utilisés. Ce que je trouve intéressant,
c'est que Gaga n'a pas des tenues particulièrement belles, mais terriblement originales.
Ce qui va devenir sa marque de fabrique, comme le fut à cette époque son hair-bow qu'on
voit pour la 1ère fois dans "Poker Face".
 
Eh, Eh (Nothing Else I Can Say) : Janvier 2009

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En France, "LoveGame" est sorti avant, mais chronologiquement, "Eh, Eh" le précède.
En voilà un clip kitch ! LG a voulu rendre hommage à ses origines italiennes, mais pour
cela elle a eu recours à tous les clichés possibles et imaginables : pizzeria, Vespa,
spaghetti, machos en marcel blanc et borsalino, statue religieuse... Je trouve ça un
peu dommage, elle aurait pu au contraire montrer autre chose. C'est à partir de ce
clip qui se passe à Little Italy que le placement publicitaire commence à se faire
moins discret (il était déjà présent dans les trois premiers clips mais moins visible).
Une vidéo loin d'être inoubliable, mais la chanson elle aussi n'est pas le plus grand
tube de Gaga.
 
LoveGame : Février 2009

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Après "Eh, Eh" pour les fleurs, voici "LoveGame" pour la sueur. Vous aviez cru que Gaga
était devenue une jeune fille sage sage ? Détrompez-vous, la revoilà plus provocante
que jamais avec son 1er clip à être censuré, soit à cause de la présence d'alcool,
soit à cause du caractère explicitement sexuel de la vidéo (j'avoue que nue, les jambes
écartées, entourée de deux mecs...) soit encore à cause du baiser lesbien que LG échange
avec une charmante policière. Oui, "LoveGame" est là pour faire le buzz, mais c'est 
bien normal. Il fallait bien trouver quelque chose d'assez fort pour succéder au hit
planétaire "Poker Face" ! Ainsi, Gaga nous fait croire qu'elle passe ses soirées dans
les stations de métro en culotte, talons hauts et veste en cuir, en compagnie d'une 
dizaine de types louches... J'ajouterai trois petites remarques : j'aime l'hommage au
clip "Bad" juste après le 1er refrain, il y a enfin une "vraie" chorégraphie à la fin
et "Lovegame" met en avant l'accessoire le plus emblématique de LG : son discostick !
 
Paparazzi : Juin 2009

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Dernier clip de la période "The Fame", "Paparazzi" marque néanmoins un tournant dans
la carrière de Gaga, il est le parfait intermédiaire entre l'album et sa réédition 
"The Fame Monster". C'est sa 1ère collaboration avec Jonas Åkerlund, et ça donne un
clip de plus de 7 minutes qui nous raconte une histoire. C'est aussi la 1ère fois que
Gaga joue clairement son propre rôle, puisque dans le clip on la voit faire la une 
des magazines. Gaga critique les paparazzi qui peuvent détruire les stars, et les
ravages que peut causer la gloire, ce qu'elle peut pousser à faire pour rester sous
les feux de la rampe : commettre un meurtre.
Le travail de LG commence à devenir artistique, comme le prouvent notamment
l'intro et le dialogue en suédois avec Alexander Skarsgård. Ici, Gaga provoque avec
le handicap, la mort, l'empoisonnement, le meurtre, le suicide... et pourtant le clip
est assez coloré, ce qui prouve qu'on arrive à la fin de "The Fame" et que le "Monster"
pointe le bout de son nez. Autre particularité, c'est avec "Paparazzi" que commence
la série de clips "défilés de mode" dans lesquels LG porte plus de 10 tenues différentes,
dont toutes ou presque sont dessinées par des créateurs.
 
Bad Romance : Novembre 2009

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Il a été élu clip de la décennie, visionné des millions de fois sur YouTube... J'ai
nommé "Bad Romance" ! Ou comment Gaga nous montre clairement son côté sombre. Musicalement,
il y a aussi du changement, et ça se ressent dans la vidéo. Ce clip raconte aussi une
histoire, mais de manière beaucoup moins visible que dans "Paparazzi" : le début nous
montre la Gaga de "The Fame" en compagnie de ses danseurs, du chien, un peu comme une
reine sur son trône entourée de sa cour. Puis elle est capturée par la mafia russe
qui la drogue avec de la vodka et qui veut la cloner (les cercueils "Monster" sont
des incubateurs) mais leurs premiers essais ne sont pas très concluants. Puis il finissent
par réussir, et la nouvelle Gaga est née. En compagnie de ses danseuses, elle doit 
séduire une assemblée masculine (qui représente en réalité les différents patrons de 
l'industrie musicale) qui va l'acheter aux enchères. Mais la nouvelle Gaga
n'a pas l'intention de se laisser faire : l'heureux acquéreur, qui attend avec 
impatience que LG vienne le rejoindre au lit se fait incendier par cette dernière, qui
n'a d'ailleurs aucun scrupule à fumer une clope à côté du cadavre.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a des choses à voir dans ce clip : que ça
soit les symboles plus ou moins mystiques, la douzaine de tenues différentes, ou
encore le placement publicitaire qui se fait plus présent. Tout ceci a conduit à des
critiques aussi nombreuses que divergentes, et chacun peut avoir son interprétation
personnelle puisque l'histoire en elle-même n'est pas forcément évidente à comprendre.
Selon moi, c'est véritablement la première fois qu'on a le droit à une chorégraphie
digne de ce nom de la part de Gaga, et ça fait plaisir, car elle est vraiment intéressante,
et permet de renforcer la côté "Monster" que LG a souhaité développer à ce moment-là.
C'est donc le clip de la rupture, après lequel on ne s'attend plus à revoir Gaga nous
faire des choses légères et insipides comme l'ont pu être par exemple "Just Dance" ou
"Eh, Eh".
 
Telephone : Mars 2010

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Le retour de Jonas Åkerlund, synonyme de suite de "Paparazzi". C'est à ce jour le
clip le plus long de LG, avec 9 minutes 31 on peut même parler de court métrage.
Ici l'histoire est omniprésente, mais ce n'est pas forcément un point positif, car on
a un peu l'impression que la chanson est "gâchée" par toutes ces interruptions narratives.
Mais c'est peut être parce que musicalement, "Telephone" est plutôt une chanson banale.
Alors pour vraiment marquer les esprits, quoi de mieux qu'un clip hors norme ?
Nous reprenons donc l'histoire là où elle s'était arrêtée : Gaga est conduite à la
"prison for bitches" puisqu'elle a tué son copain. Dans la cour du pénitencier, elle
n'hésite pas à embrasser une co-détenue, plus tard une bagarre éclate entre deux autres
prisonnières... cette petite routine carcérale prend fin lorsque le téléphone sonne :
Beyoncé appelle Gaga pour lui dire qu'elle viendra la chercher à sa sortie. Mais une fois
à bord du Pussy Wagon, LG parvient à persuader Honey B de finir le travail, c'est-à-dire
de tuer son propre copain qui l'attend au restoroute (et tant qu'à faire, tuer tous
les témoins). Après quoi elles s'enfuient, alors que leur crime fait la une du journal
TV.
C'est clairement dans "Telephone" que le scénario est le plus élaboré, mais malheureusement
c'est au détriment de la chanson puisque même dans sa version courte, la chanson est coupée
à de multiples reprises par des dialogues.
"Telephone" est aussi coloré que "Bad Romance" était sombre, et pourtant il met encore
une fois en scène le meutre, c'est ce côté paradoxal qui est assez choquant, comme le
fait que la chorégraphie (qui soit dit en passant est bien) s'effectue dans le restoroute
dans lequel tous les clients et le chien sont morts.
Niveau placement publicitaire, on atteint des sommets tels que certains comparent ce
clip à un téléachat musical, et ils n'ont pas tout à fait tort. Les costumes sont
toujours aussi recherchés et extravagants, et la présence de Honey B ne fait qu'augmenter
leur nombre. C'est d'ailleurs vraiment surprenant de la voir dans un clip pareil, tellement
différent de son style habituel.
On peut dire que "Telephone" a surtout fait du bruit à cause du clip, même si le matraquage
radio l'a bien évidemment aidé à se propulser en haut des charts.
La fin suggère clairement que l'histoire n'est pas encore terminée, reste à savoir ce
que Gaga va nous mijoter pour la troisième et dernière partie de cette fresque vengeresse.
 
Alejandro : Juin 2010

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Lady Gaga sait comment attiser la curiosité et l'envie de ses fans ! Le clip est
sorti le 8 juin 2010, quelques jours après un teaser en noir et blanc d'une 
vingtaine de secondes qui promettait une ambiance assez particulière. Et en plus, il
fallait attendre une certaine heure, 18 heures pour la France, avant de pouvoir
visionner la vidéo. Autrement dit, avant même d'être dévoilé au public, tout a été
fait pour que clip fasse parler de lui.
Mais parlons-en de ce clip ! Je pense pouvoir dire sans me tromper que c'est à ce
jour le clip le plus personnel de Gaga, c'est d'ailleurs elle qui a insisté auprès
de sa maison de disques pour la chanson soit le 3ème single après "Bad Romance" et
"Telephone". Mais c'est aussi le plus complexe, le plus difficile à comprendre. Il 
semble raconter une histoire, comme tous ses clips depuis "Paparazzi", mais le sens
de la vidéo est moins évident ici. Peut-être pour laisser à chacun la liberté d'avoir
sa propre interprétation ?
Pour ce qui est de l'esthétique de ce clip, c'est vraiment surprenant, on peut dire
que "Telephone" et "Alejandro" sont le jour et la nuit ! L'ambiance froide, polaire
contraste avec le titre et les paroles de la chanson et tout le monde s'attendait à
voir une plage, un soleil couchant et des hispaniques. Mais comme Gaga ne fait jamais
ce à quoi on s'attend, la surprise est de taille !
Deux autres détails, parmi tant d'autres, ont attiré mon attention. C'est le 1er clip
de Lady Gaga ou il n'y a AUCUN placement publicitaire (et c'est tellement exceptionnel
que ça mérite d'être souligné), ce qui est presque ironique étant donné le nombre 
d'articles qui nous sont présentés notamment dans "Telephone" et "Bad Romance". Le
deuxième détail est du même ordre : dans "Alejandro" il n'y a pas le(s) chien(s) qu'on
retrouve dans tous les clips depuis "Poker Face". Pour moi cela prouve que ce clip
marque une certaine rupture avec les anciens.
Pour ce qui est de la chorégraphie, elle n'est pas suffisamment présente pour être
marquante, et loin d'être aussi intéressante que celles des deux précédents singles.
Il y a de la recherche au niveau des tenues, j'aime particulièrement la couronne de
la reine noire, et je trouve Gaga magnifique dans sa tenue de papesse. Mais tout
reste dans les tons sombres, noir blanc et écarlate, ce qui contribue à créer
l'atmosphère oppressante de ce clip.
En bref, j'aime ce clip parce qu'il est éloigné de ce qui se fait habituellement mais
il est trop répétitif sur la fin, je ne suis pas sûre qu'il soit indispensable qu'il 
soit si long. Gaga veut clairement faire passer un message avec "Alejandro" mais elle
n'a jamais vraiment donné d'explications sur ce clip, qui selon moi n'a pas été apprécié
à sa juste valeur par le grand public.
 



Par notre envoyée spéciale, Clow

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