Mercredi 30 décembre 2009 à 16:03

Plutôt que m'agiter, donc, je songeais à Juliette. Comment aurait-elle réagi si Roméo l'avait quittée, non parce qu'il avait été éxilé, juste parce qu'il ne s'intéressait plus à elle ? Et si Rosaline n'avait été indifférente à Roméo, et qu'il avait changé d'avis et l'avait épousé ? Si, au lieu de s'unir à Juliette, il avait disparu, purement et simplement ? Il me semblait savoir ce qu'elle aurait ressenti. Elle n'aurait pas repris le cours normal de son existence, pas exactement du moins. Elle n'aurait même pas poursuivi son chemin, j'en étais persuadée. Elle aurait bien pu vivre jusqu'à être vieille et chenue, chaque fois qu'elle aurait fermé les paupières, ça aurait été le visage de Roméo qui se serait imposée à elle, ce qu'elle aurait fini par accepter.
Se serait-elle mariée à Pâris, en fin de compte, au moins pour contenter ses parents et avoir la paix ? Non, sans doute. Il est vrai que la pièce ne faisait pas grand cas de Pâris. Il n'était qu'un personnage secondaire, un figurant, une menace, un moyen de forcer la main de Juliette. Mais s'il avait été plus important que cela ? S'il avait été l'ami de Juliette ? Son meilleur ami ? Le seul à qui elle eût pu confier son aventure dévastatrice avec Roméo ? Le seul qui la comprît réellement et lui redonnât le sentiment d'être humaine ? S'il avait été patient et tendre ? S'il avait pris soin d'elle ? Et si Juliette avait su que, sans lui, elle ne survivrait pas ? S'il l'avait profondément aimée et n'avait désiré que son bonheur ? Et...si, de son côté, elle avait aimé Pâris ? Pas comme Roméo, rien de tel, bien sûr, mais suffisamment pour avoir envie elle aussi de le rendre heureux ?
Le souffle de Jacob était le seul bruit dans la maison, telle une berceuse fredonnée à un enfant, tel le chuchotement d'un rocking-chair, tel le tic-tac d'une vieille pendule quand on n'a besoin d'aller nulle part... le son du réconfort.
En admettant que Roméo fûr vraiment parti sans intention de retour, cela importait-il ou non que Juliette accepta l'offre de Pâris ? Elle aurait peut-être dû essayer de faire avec les pauvres restes d'existence que l'autre avait laissé derrière lui. La seule façon, certainement, d'atteindre au plus près du bonheur.
Je soupirai-puis gémis quand ma gorge m'élança. Je me laissais emporter par mon imagination. Roméo n'aurait pas tourné casaque. C'est pour cette raison qu'on se souvenait de lui, et d'elle : Roméo et Juliette. Voilà pourquoi aussi c'était une bonne histoire.
Juliette se contente de Pâris n'aurait jamais eu de succès.
Extrait de Tentation. Chapitre 16 : Pâris. Stephenie Meyer.

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